Yannick Jadot, député européen
Après Eva Joly, c’est Yannick Jadot, député européen et porte parole de la candidate d’EELV qui a parlé en termes peu élogieux du Cameroun et de la réélection du président Paul Biya. Un point de vue qui contraste en tous points des positions du gouvernement, à l’instar d’Alain Juppé ou de François Fillon : le député européen a tout d’abord reconnu que la France s’était trompée pendant des décennies sur la politique extérieure de la France en Afrique, avant de parler plus précisément du Cameroun.
D’après lui, la France soutien Paul Biya à cause de ses intérêts financiers, ayant de grands groupes implantés au Cameroun. Un soutien à un régime qu’il considère dictatorial et qui empêche le Cameroun d’exploiter pleinement ses potentialités.
« On a l’impression que l’esprit qui a permis les révolutions arabes au sein du quai d’Orsay, au sein de la politique étrangère française n’a pas touché l’Afrique subsaharienne. Sur la question du sud de la méditerranée aujourd’hui, on promeut les démocraties, on constate à quel point on s’est trompé pendant des décennies.
Et pourtant, en Afrique subsaharienne, on continue à soutenir des dictateurs simplement parce qu’on y a de grandes entreprises et que ça nous arrange bien. Paul Biya est un dictateur, même si comme Ali Bongo, ils vont me faire un procès la dessus (ndlr, il est en procès contre Ali Bongo pour diffamation le 15 Décembre prochain), simplement, ils ne travaillent pas.
Au Cameroun, qui a incroyablement des richesses, un peuple très dynamique, marchand, industrieux, un régime dictatorial empêche le Cameroun d’émerger et le plonge dans le sous-développement avec le soutien de la France. La communauté internationale a contesté les élections, a dit à quel point il y avait des irrégularités. Il n’est pas normal que la France s’aligne sur Paul Biya. »
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